Écrit par : Shannon Mahre. Shannon est une photographe professionnelle, écrivaine, coach, maman athlète et épouse basée dans l'État de Washington. Elle aime courir des marathons ultra-trails. Shannon et son mari Andy sont propriétaires de MADE (Mahre Athletic Development Experience) et enseignent des cliniques d'aventure, des retraites, des cours et des événements pour toute la famille. Retrouvez Shannon sur Instagram : @shannonmahre.
J'ai entendu parler pour la première fois du Rim 2 Rim 2 Rim (R2R2R) il y a quelques années par un ami dont la femme prévoyait de l'utiliser. Le son était bestial, ce qui m'a tout de suite attiré.
À l’époque, j’étais enceinte de notre deuxième enfant. J’ai donc décidé d’inscrire cette aventure à mon calendrier pour l’année suivante comme un objectif que j’essaierais d’accomplir lorsque notre plus jeune fils aurait environ 15 mois.
Avance rapide jusqu'à l'hiver 2020-21, lorsque j'ai commencé à planifier mon programme d'entraînement pour m'assurer que je serais plus que préparée pour octobre 2021, date prévue pour courir le R2R2R. Je courais déjà entre 40 et 60 miles par semaine en moyenne, mais je savais que je devrais ajouter plus de musculation ainsi que d'entraînement vertical à ma routine actuelle. Pendant la saison de ski, je suis à la montagne pour m'entraîner et skier cinq à six jours par semaine, donc même si j'ai continué à courir tout au long des mois d'hiver (sur le tapis roulant, sur les sentiers et sur la piste), je n'ai pas plongé dans mon véritable entraînement pour le R2R2R avant avril, lorsque mes sorties en montagne ont diminué.
Pour m'assurer également de pouvoir faire de longues courses liées au travail, je me suis inscrit comme guide pour Evergreen Excursions — plus d'informations à ce sujet plus tard.
En avril, j’ai intensifié mon entraînement en m’assurant de faire au moins deux à trois fois par semaine de la course sur sentier et du VTT, et un jour par semaine de la piste pour travailler ma vitesse (le travail de vitesse joue un rôle ÉNORME dans la course de fond). J’ai également ajouté trois jours de musculation, en utilisant des poids libres de 10 à 20 livres à la maison. Puis, le 24 avril, je me suis gravement tordu la cheville, ce qui m’a mis sur la touche pendant quelques semaines. Dès que j’ai pu, j’ai commencé le VTT, puis lentement (tout en écoutant mon corps) j’ai commencé la randonnée, puis le jogging, puis la course à pied à nouveau.
Avec mes autres entraînements débutant à la fin du printemps et au début de l'été (course sur sentier, SUP sur rivière et VTT), j'ai commencé à étendre mon entraînement croisé pour inclure le stand up paddle sur rivière et encore plus de VTT pour garder ma cheville en forme tout en continuant à reconstruire toute ma force. L'une de mes premières grandes courses après ma blessure à la cheville a été ma première excursion de course sur sentier que j'ai guidée de l'été au début du mois d'août - c'était 20 miles à Ross Lake avec un profil d'altitude faible. J'étais ravi de terminer cette journée en me sentant bien, et comme si je n'avais même pas couru loin du tout.
Une semaine plus tard, j’ai dû enchaîner mes deux grosses courses d’entraînement. Il s’agissait de courses de 32 km consécutives, avec plus de 2800 mètres de dénivelé sur les 64 km. Et quand je me suis sentie BIEN après ces deux jours en montagne, j’ai su que mon entraînement était au point pour mes 64 km à venir en septembre. L’une des choses à garder à l’esprit lorsque l’on s’entraîne pour des ultras est de toujours faire le point avec soi-même après des courses longues ou même simplement « difficiles ». En prenant le temps d’écouter son corps, de VRAIMENT l’écouter, on peut évaluer si son entraînement n’est pas suffisant, s’il est trop intense ou s’il est plutôt parfait.
Alors que je poursuivais mon entraînement en septembre, j'ai fait un autre entraînement intensif avec un dénivelé élevé avant de ralentir considérablement une semaine avant mon 40 miles pour m'assurer que je serais reposé et prêt pour la prochaine excursion que je guiderais dans les North Cascades. Beaucoup de nourriture, d'eau et une tonne d'énergie positive et de motivation ont permis à notre équipe de passer cette journée, qui s'est terminée par environ 42 miles et plus de 9000 pieds de dénivelé. Et lorsque je me suis senti en pleine forme après la course ce soir-là, j'ai su que je serais plus que préparé pour notre R2R2R qui devait avoir lieu un mois plus tard.
Et pendant TOUT cet entraînement, je mangeais… BEAUCOUP. Mes principaux apports caloriques étaient les protéines et les lipides, car c’est ce qui me manque le plus dans mes envies quotidiennes. Je ne peux pas insister assez sur ce point : il faut manger suffisamment de calories pour conserver ses muscles et ne pas les perdre lorsque l’on s’entraîne, quelle que soit la distance. Le plus gros problème que rencontrent mes clients en matière de gestion du poids et d’entraînement, c’est qu’ils ne mangent pas assez.
Comme mon mari, Andy, et moi n'avions pas fait de voyage ensemble sans rapport avec le travail depuis la naissance de notre premier enfant (qui a maintenant 5 ans et demi), j'ai décidé de faire du R2R2R une simple journée d'aventure au milieu d'un road trip de 10 jours. Andy et moi avons fait du dirt bike à Fort Valley pendant les deux jours précédant ma course, et j'ai même eu la chance d'aller courir sur le magnifique Arizona Trail . (PS Flagstaff est génial !).
Puis le jour est venu de conquérir la puissante bête qu'est le R2R2R !
Avec mes amies Mary et Solveig, nous avons commencé au South Kaibab Trailhead en descendant dans le canyon dans l'obscurité. Le soleil s'est levé alors que nous arrivions au puissant Colorado et que nous passions devant Phantom Ranch, et nous avons pu nous frayer un chemin à travers le canyon avec des températures parfaites, encourageant tous ceux que nous rencontrions en chemin. L'ascension du North Rim a été difficile, mais absolument époustouflante, et tellement différente du South Rim ! Un changement rapide de chaussettes, un ravitaillement en eau et une pause sandwich et nous sommes repartis, reprenant le chemin par lequel nous étions venus. Nous avons continué à répandre la joie tout le long du chemin de retour vers le South Rim, même lorsque les températures ont augmenté et que les heures passées debout ont commencé à attirer notre attention. Une fois de retour au Phantom Ranch, nous avons pris la sortie du Bright Angel Trail pour commencer notre dernière ascension de huit milles pour nous ramener au sommet du South Rim. Alors que nous n'étions qu'à quelques kilomètres du sommet, l'obscurité est tombée sur nous - mais cela ne nous a pas empêchés tous les trois de continuer, ravis d'être si près d'atteindre notre objectif.
Le lendemain de notre course, je me sentais en pleine forme, je n'avais même pas mal aux jambes. Mais j'ai quand même mangé comme un cheval pendant au moins une semaine !
Honnêtement, je n'oublierai jamais ce que j'ai ressenti en atteignant le sommet de cette rive sud pour la deuxième fois ce jour-là, et en serrant dans mes bras mes deux amis qui avaient accompli cet objectif fou avec moi - cette aventure qui restera avec nous maintenant, pour toujours.
